Nos souvenirs oubliés
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Je ne sais pas si c’est seulement moi mais je me rends compte au fil du temps que certaines informations ou habitudes que nous avons acquises étant enfant, viennent un peu de nulle part. Je n’arrive jamais à me souvenir comment j’ai appris certaines choses, par exemple: À quel moment avons-nous compris que les crédits à la fin d’un film listés les personnes qui ont travaillés dessus ?
On nous l’a appris ou c’est de la simple déduction ? Pour ma part, aucune idée.Et vous ? Ce genre de “révélation” vous est déjà arrivée ? Si oui, lesquelles ?
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En fait ça arrive à tout le monde et pour beaucoup de choses, c’est plutôt bon signe du fonctionnement de notre cerveau (ou au moins une partie de celui-ci, à savoir le cortex).
C’est le fonctionnement de notre mémoire dite sémantique, c’est-à-dire celle qui stocke les connaissances générales sans l’encodage, sans le contexte (moment, lieu, émotion éventuellement liée, …) : comment sait-on que la Tour Eiffel est à Paris ? Comment sait-on qu’une pomme s’appelle une pomme ?Ou encore comment sait-on que les crédits sont la liste des personnes qui ont travaillé sur le film ?
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Je ne sais pas si ça rentre en compte dans le cadre du topic, mais j’ai conservé un souvenir assez troublant de mon enfance.
Je devais avoir 4 ans et être en moyenne section de maternelle, à un âge où on commence tout juste à décrypter les lettres de l’alphabet. Et un soir, dans mon lit, je suis incapable de trouver le sommeil. Alors que je suis un vrai loir d’ordinaire. “Ca” fourmillait dans ma tête et il fallait que “ça” sorte.
Je me suis donc levé, assis à mon petit pupitre, pris une feuille, un crayon, et j’ai commencé à écrire. Des trucs simples. “Maman”, “papa”, mon nom, mon prénom, celui de mon frère, de mes parents, et d’autres membres de ma famille proche. Des mots simples du quotidien. J’ai noirci toute la page.
Je me souviens que le lendemain, j’amenais cette feuille en classe, tout fier de ma performance. Car c’était, dans mon souvenir, la première fois que je faisais ça. Un peu comme si un verrou avait soudainement sauté dans ma tête, et avait libéré un savoir que je n’avais pas eu à apprendre puisque présent depuis toujours.
Longtemps ça m’a troublé, moi qui suis plus un partisan de l’acquis que de l’inné. Si je sais quelque chose c’est que je l’ai ou appris ou déduis. Mais un savoir ne vient pas tout seul, de nulle part.
En fait, je n’ai compris ce qui c’était passé que très récemment, en discutant de mes années d’école primaire avec ma mère.
J’étais dans une classe mixte moyenne-grande section. Et je passais plus de temps avec les grands qu’avec ceux de mon âge, assimilant inconsciemment leur programme. C’est ainsi que j’ai fini ma moyenne section avec le niveau CP. -
Je me souviens de pas mal de choses depuis l’âge de 3-4 ans comme s’il s’agissait de photos mentales incrustées et indélébiles.
En revanche, pour d’autres j’ai des doutes entre des souvenirs réels et ce qu’on m’a relaté.
Mais globalement, j’ai toujours eu une mémoire d’éléphant ( * ), une sorte de data center embarqué avant Google, qui fait que je peux stocker quantité de trucs et de machins sans vider la corbeille. Ça peut-être utile dans certains cas, ça peut desservir dans d’autres (i.e. comme ressortir un fait lointain dont personne ne se souvient, et là c’est parole contre parole).
( * ) Et pas que la mémoire sans vantardise aucune.
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Et en parlant de maternelle, j’ai un souvenir spatial quasi fiable de la salle, de la maîtresse, des tables et des chaises, des couloirs, de la cour de récré et de son préau.
! Je me souviens même du jour où j’ai fait caca dans ma culotte, la honte.
P.S. : j’ai conservé mon cahier de maternelle sur lequel j’ai tenté mes toutes premières lettres-syllabes-mots autour de mes héros qu’étaient Martine et Pouf le chien.
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@aurel Personnellement, contrairement à toi apparemment, je n’ai pas la moindre mémoire cependant je me souviens également avec précision de ma maternelle, la cour, la salle tout ça.
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@peri Au moins c’est une expérience qui t’a appris que tout n’est pas forcément à acquérir niveau connaissances. Ça doit te rendre plus ouvert, un peu comme ceux qui ont vécu une expérience dite surnaturelle alors qu’ils n’y croient absolument pas à la base.
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@akuma-no-rukia a dit dans Nos souvenirs oubliés :
@peri Au moins c’est une expérience qui t’a appris que tout n’est pas forcément à acquérir niveau connaissances.
Ben non au contraire, ça m’a plutôt conforté dans l’idée inverse, celle voulant qu’on n’apprend que par l’apprentissage. Puisque c’est ce qui s’est avéré être le cas au final.
Ce savoir que je pensais inné dans la tête, au final il venait de l’école.
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@peri Oui mais je veux dire par là, qu’on ne te l’a pas enseigné à proprement dit mais que tu l’as appris par observation, et l’observation ne peut que être inné à mon sens.
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@akuma-no-rukia a dit dans Nos souvenirs oubliés :
@peri Oui mais je veux dire par là, qu’on ne te l’a pas enseigné à proprement dit mais que tu l’as appris par observation, et l’observation ne peut que être inné à mon sens.
Ah non pas du tout.
L’inné c’est ce qui a toujours été en nous.
L’observation, c’est l’inverse. C’est assimiler des notions venues de l’extérieure, qui nous étaient jusqu’alors étrangères.A mon sens y’a rien de moins inné que l’observation. C’est de l’acquis à 200%.
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Je vais être ultra pénible, mais ce n’est pas tout à fait juste ; dans le cas qu’évoque Peri, l’apprentissage s’est fait pas l’acquisition d’informations quand même. La différence c’est que cette acquisition s’est faite par une partie plus inconsciente, une partie qui travaille sans qu’on s’en rende compte (comme lire un texte juste avant de dormir permet de mieux le mémoriser car la partie inconsciente fait le boulot pendant le sommeil).
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il y a l’inné qui intervient sur ce qu’on fait “de l’extérieur” ; je dis exterieur car il n’y a pas besoin d’observer pour assimiler/intégrer, surtout enfant.
Mais ce que l’enfant en fait après, ça ne dépend de rien d’autre que de son “inné”.
Certains parents aiguillent sur ce qu’il faut en faire de toutes ces infos, d’autres sur ce que on peut en faire, d’autres laissent l’enfant mouliner à sa façon toutes ces infos.
Mais j’ignore si cela a vraiment un impact sur l’enfant… “chassez le naturel…”
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@printemps oui c’est vrai, la capacité qui n’est pas naturelle pour tout le monde, c’est de savoir réutiliser ces connaissances.
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L’observation ne s’acquière pas, l’action d’observer si tu préfères, c’est instinctif surtout chez l’enfant qui cherche un modèle. Ce qu’on fait des informations après ne dépend plus de cette action.
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@akuma-no-rukia a dit dans Nos souvenirs oubliés :
L’observation ne s’acquière pas,
Je parlais plus du savoir issu de l’observation, que de la capacité d’observation en elle même. Enfin, bref…
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@peri Ouais, on parlait pas de la même chose, on risquait pas de s’entendre. Ma faute, je serais plus précise la prochaine.
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Je me souviens pas quand j’ai appris que la droite est à droite et la gauche est à gauche. Encore maintenant j’ai des doutes
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@knut Mon quotidien…
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@akuma-no-rukia Déjà qu’il t’a fallu des années pour apprendre à te repérer dans le bled où t’as grandi.
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@egon Je fais pas gaffe où je vais quand je réfléchis pas c’est tout.