La biodiversité toujours menacée par l'Etat
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BIODIVERSITÉ. LE CONSEIL CONSTITUTIONNEL INTERDIT LA VENTE DE SEMENCES PAYSANES
Le 2 octobre 2018 dernier, la loi Egalim avait été adoptée par l’Assemblée nationale, après plus de 9 mois de débats parlementaires intensifs. Cette loi Agriculture et Alimentation offrait d’encourageantes perspectives pour obtenir une agriculture plus respectueuse de l’environnement. Pourtant, 23 des 98 articles viennent d’êtres censurés par le Conseil Constitutionnel, mettant un coup d’arrêt aux avancées saluées par les défenseurs de la biodiversité. -
J’ai beau essayer, j’ai beau me dire que cey important, que ça nous touche tous directement et tout… Mais y’a pas moyen, je me contre-fous de ces histoires de biodiversité, d’écologie, de nature, d’agro-alimentaire… é_è
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Après tenter de faire un lien entre la biodiversité et les semences paysannes, c’est un peu tiré par les cheveux. La biodiversité, c’est avant tout, et très loin devant, ce qui concerne la faune et la flore sauvages. La biodiversité, elle aura bon dos si un agriculteur déboise et draine une zone humide pour planter un champ de “variété ancienne et paysanne avec le bon gout d’antan”. Ces histoires de semences paysannes, ça me semble être un simple problème de conflit entre les capitaines d’industrie (les gros groupes semenciers) et les petits bourgeois (au sens marxiste du terme) dont l’économie moribonde fait ses derniers soubresauts. A terme, on bouffera quand même les légumes chinois poussés à vil prix sur les terres spoliées en Afrique, parce qu’on n’aura pas la thune pour acheter autre chose et parce qu’avec un CDD en dessous du salaire médian, on ne peut même pas imaginer avoir un jardin potager.
Après le problème de la biodiversité menacée, c’est un vrai souci mais ce ne sont pas les consommateurs qui sont en première ligne, ce sont les agriculteurs. La révolution verte de l’après-guerre fait des ravages et ils reviennent petit à petit sur ces pratiques finalement relativement récentes. C’est un arbitrage constant entre les méfaits à long terme nécessitant une approche agroécologique et les nécessités du quotidien et du banquier. Pour ma part, je participe au RMQS et je constate au fil de mes visites qu’il y a de plus en plus d’agriculteurs qui respectent leur sol et qui ne labourent pas comme des bourrins, qui laissent des haies en bordure de leurs parcelles, non pas pour la beauté du paysage mais par souci d’efficacité. Une fois les faits scientifiques établis, les agriculteurs n’ont pas le choix de tenir compte de la biodiversité parce qu’ils ont besoin des services écosystémiques que cette dernière leur rend et s’ils n’en tiennent pas compte, les joies de l’économie de marché et de la concurrence les rappelleront à l’ordre.