L'éternel second : Ken Norton, dit l'Hercule noir
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En 1971, Muhammad Ali perdit son premier combat face à Joe Frazier dans « le combat du siècle ». Vexé, humilié, mais pas achevé ; Ali n’est pas prêt d’abandonner tant qu’il n’aura pas récupéré son titre. Mais avant de mériter une revanche face au champion, Ali doit faire ses preuves et affronter d’autres challengers. Et dans sa reconquête du titre, il croisa un boxeur dont personne ne soupçonnait le potentiel, et qui s’avérera le plus farouche de ses adversaires…
Ken Norton était un bon boxeur, suffisamment bon pour devenir le partenaire d’entraînement de Joe Frazier. Ancien militaire américain, Norton était d’une grande taille (1m91) et doté d’une grande allonge (2m03) ; ce n’était pas un boxeur puissant ni particulièrement rapide, mais très astucieux. Plutôt que de se ruer sur ses adversaires comme une brute, il étudiait leur style, les feintait, les provoquait et leur assénait des coups bien placés. Egal aux plus grands de la catégorie en terme d’allonge et de taille, il ne craignait pas le combat à distance. Sa garde atypique (dite en crabe) le rendait particulièrement difficile à atteindre et à prévoir.
En 1973, son palmarès lui permet de rencontrer Muhammad Ali sur le ring. Donné gagnant à 5 contre 1 face à ce boxeur inconnu, Ali croit en une victoire facile… Le combat débute et comme à son habitude, Ali nargue son adversaire en dansant autour de lui et en lui balançant des directs à la figure. Mais plutôt que de poursuivre inlassablement Ali comme l’avait fait Frazier, Norton observe son adversaire, patiente, analyse, et se contente de lancer lui aussi quelques directs.
Le combat s’annonce technique et relativement équilibré, quand au second round, Norton devient plus offensif et décoche un crochet droit qui parvient à briser la mâchoire d’Ali. Revenant dans son coin la bouche en sang, The Greatest refuse d’abandonner face à un ancien militaire, et retourne au combat. Au cours des dix rounds suivants, paralysé par la peur de se prendre un autre coup dans la mâchoire, Ali se contente d’un jeu défensif et encaisse tant bien que mal les coups bien placés de Norton. Ne parvenant pas à trouver la solution face à un adversaire aussi atypique, Ali se fait dominer et frôle le KO à plusieurs reprises, en parvenant toutefois à atteindre la fin des douze rounds. La victoire est accordée à Norton qui devient ainsi le second boxeur à vaincre The Greatest.
Norton accordera alors deux revanches à Ali en 1973 et 1976, deux combats très serrés où Ali sera désigné vainqueur de manière très contestée ; beaucoup d’observateurs ayant clairement vu Norton gagner…
Sur le déclin, Norton parvient néanmoins à affronter le nouveau champion du monde Larry Holmes, en 1978. Âgé de 35 ans, Norton ne tient clairement pas la comparaison face au tout jeune champion de six ans son cadet, plus rapide, plus puissant, et encore invaincu. Et pourtant, tout comme Frazier face à Ali en 1975, Norton va surprendre le monde entier.
Le combat débute et très vite, Holmes prend l’avantage ; plus affûté et plus dynamique que son vieil adversaire, il bombarde Norton de coups sans que ce dernier ne réagisse vraiment. Néanmoins, Holmes ne parvient pas à trouver de véritable ouverture, et réalise plus des touches que de véritables frappes. A partir du huitième round, Norton passe à l’offensive et place des coups dévastateurs au foie et au visage. Le combat continuera jusqu’à la quinzième reprise, considérée comme la plus impressionnante fin de combat de l’histoire de la boxe. Norton et Holmes, tous deux exténués, se donnent alors à fond dans ce dernier round qui ressemble littéralement au combat opposant Rocky Balboa à Apollo Creed. Peu soucieux de se protéger, les deux combattants concentrent tous leurs efforts sur l’attaque, à tel point que Norton parvient même à fracasser la mâchoire de son adversaire et à lui faire voler son protège-dent, le tout sous les hurlements d’un public en délire. Une séquence que l’on ne reverra jamais par la suite, une fin de match incroyable, tellement grandiose que vous êtes obligés d’en regarder la fin (ça dure que trois minutes, alors faites pas vos putes è_é)
Le combat fini, le résultat est une nouvelle fois très serré, mais les juges donnent Larry Holmes vainqueur, décision encore une fois très controversée, puisque énormément de spectateurs ont pu voir Norton remporter la majorité des rounds.
Ken Norton restera dans l’histoire comme l’éternel second, ayant vaincu Ali quand celui-ci n’était pas champion, il perdit ses autres grands combats en ayant pourtant su montrer une grande détermination, et ce jusqu’à la fin. S’il a effectivement perdu tous ses combats pour le titre, il a néanmoins su s’en montrer digne.
Petite anecdote sympa : Si Joe Frazier apparaît bien dans le film Rocky (1976), Ken Norton devait quant à lui incarner le personnage d’Apollo Creed, mais se désista pour laisser la vedette à l’acteur Carl Weathers.
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Moi aussi je l’utilise :
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@beanobecher a dit dans L'éternel second : Ken Norton, dit l'Hercule noir :
Moi aussi je l’utilise :
Mais pourquoha je souris quand j’lis des conneries comme ça ? è_é
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Alley, une petite vidéo sympa
de l’antivirusdu bonhomme : -
Ne pas confondre avec
The Jew-Breaker
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@spinopute a dit dans L'éternel second : Ken Norton, dit l'Hercule noir :
Alley, une petite vidéo sympa
de l’antivirusdu bonhomme :Il aime bien viser l’hégel des autres, mais ça fait mal en fait ?
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@beanobecher Pour m’être déjà pris des coups dans laggle, je peux dire que naon… En tout cas pas tout de suite. Ca sonne plus que ça ne fait “mal”. Dans une situation de combat, tey tellement stressé/excité/énervé… que tu ne ressens pas la douleur comme si tu étais dans un état normal. On peut se sentir défaillir, mais pas à cause de la douleur °_°
Par contre, recevoir un coup au foie, ça fait très mal ça