Coming in : Ose devenir ce que tu es
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Partage d’une découverte récente sortie à l’occasion de la journée contre l’homophobie :
Un documentaire audio d’Elodie Font sur Arte radio“Visiblement, la terre entière le savait avant elle : Elodie est homo. Encore aujourd’hui, on lui demande comment s’est déroulé son coming-out. Alors que le plus dur n’est pas forcément de le dire aux autres. Ça peut être surtout de se le dire à soi. A travers des extraits de son journal intime, les témoignages de ses proches et des sons rigolos, Elodie raconte un changement progressif de regard. Un chemin vers soi qui passe par le déni, la peur, les idées noires, et mène à l’acceptation.”
https://www.arteradio.com/son/61658766/coming
Un témoignage assez touchant sur le processus d’acceptation (Elodie Font est journaliste sur Nova).
Chaque histoire est différente mais cela rentrera peut être en résonance avec certain(e)s. Perso ce qui m’a le plus marquée dans mon propre cheminement à l’époque, a justement été ces mois où je n’arrivais pas à m’avouer à moi-même cette évidence. Un temps infini (à l’échelle de l’adolescence) pour que les émotions qui me traversaient, deviennent des pensées, que cela atteigne la conscience… puis le mentaliser, le reconnaître comme tel et l’accueillir pleinement. Ensuite c’est comme si tout le passé s’éclairait de tous ces petits cailloux semés depuis si longtemps. Il m’a fallu le regard extérieur d’une amie, d’une phrase lancée, pour que je comprenne ce que je n’arrivais pas à m’avouer seule : “j’aime une fille” :albedo:
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@Froggy C’est joliment dit.
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Ouais moi aussi autour de moi on le savait avant moi, pour une bonne raison c’est qu’en boite ou bar hétéro y’avait toujours un mec qui venait me draguer (alors que j’étais avec des potes hétéros) voire me payer un verre, moi je captais pas que le mec me draguait mais j’aimais ça, ça faisait bien rire mes potes. Et ils me disaient “tu devrais essayer, peut-être que t’aimeras” mais pour moi j’étais hétéro (même si au fond de moi ces cons qui me draguaient me rendaient tout chose au fond de moi).
Vers 19 ans j’avais fait une tentative avec un mec qui m’avait dragué dans un bus (genoux qui se touchent - puis il était descendu au même arrêt de bus que moi), il avait 20 ans, on est allé baiser chez moi (y’avait pas mes parents, ils étaient parti en vacances), j’avais moyennement aimé, il avait fait l’actif avec moi et j’avais pas aimé, limite je me sentais comme violé.
Du coup pendant 6 ans j’ai plus touché à un mec parce que je pensais que c’était pas mon truc.
Puis un jour, y’a eu Michael, 6 mois à se tourner autour avant qu’on ne couche, j’ai été amoureux avant de coucher avec lui, j’ai été actif, j’étais sur un nuage.
J’ai capté que j’étais gay à ce moment. -
J’ai écouté le document en entier, j’ai trouvé ça captivant et joli (à part les bruitages, pour moi assez ridicules).
Le moment où sa mère raconte, en gros : “je faisais du repassage, tu es venue me voir et tu m’as dis ‘j’aime une fille’, immédiatement après tu t’es mise à pleurer, et je n’ai pas compris pourquoi tu pleurais” , j’ai trouvé ça hyper émouvant. C’est bouleversant de se mettre à la place de cette fille (pour moi qui ne suis pas homo en tout cas) qui a eu peur de “décevoir” ses parents, qui a dû prendre son courage à deux mains etc, alors que ce ne devrait même pas être un aveu en soi. Enfin c’est une évidence que je dis sans doute mal, mais je trouve ça dingue que cette souffrance injuste et solitaire existe.
Et sinon les amis qui forcent le coming-out c’est hyper bizarre je trouve (là le coup de “on t’enferme dans un appart jusqu’à que tu dises que t’es gay”, c’est forcément une intervention d’ados maladroits m’enfin c’est quand même hallucinant comme idée).
Je comprends pas bien comment on peut se dire “telle personne est gay j’en suis sûre à 100%, je vais me faire une mission de lui ouvrir les yeux” !? J’imagine bien qu’on peut vouloir “aider” un pote, mais de là à lui dire “nan mais t’es gay et tu le sais pas”… -
@Extra :albedo: (tu es toi-même concerné par le sujet ?)
@albedo en postant j’ai réalisé que je n’avais jamais vraiment eu ce sujet de conversation avec des mecs gays en fait. Ou furtivement. Ce que j’en avais retenu (à tord peut être) est qu’ils avaient eu conscience de pulsions vraiment sexuelles, assez jeune finalement. Souvent ce qui ressort chez les filles, c’est en premier un chamboulement émotionnel. Le fait d’être d’abord amoureux change tout à cette première expérience j’en suis persuadée, comme ton histoire avec ce Mickaël.
@oranginita oui le coup des amis est bizarre j’avoue
(et pas très aidant je pense) mais ils l’étaient peut être eux-mêmes en fait, je sais pas.
En revanche "il ou elle est gay, mais il/elle ne le sait pas encore !", ça ado et jeune adulte je l’ai très souvent et fortement pensé (ou plaisanté sur le sujet avec d’autres amis gays) mais sans jamais le dire frontalement parce que chacun son rythme. Et je crois qu’on ne s’est jamais trompé en fait…
J’ai trouvé ce témoignage intéressant parce qu’il est justement pas mal axé sur le cheminement : la forme de déni premier, les interrogations, la difficulté à le concevoir… les premières émotions et la reconstruction à la lumière de cette “révélation” interne. Tout ce long processus avant l’acceptation comme un fait faisant parti de soi.Perso j’ai réalisé que mon premier émoi féminin je l’avais vécu en réalité à l’âge de 5 ans et je le savais parfaitement en fait à cette époque, et réciproquement (un truc un peu dingue en fait quand j’y pense mais que j’avais zappé totalement alors que ça a duré pendant 2 ou 3 ans, jusqu’à son déménagement). Je me souviens qu’à cet âge nous étions étonnées que les adultes ne comprennent pas complètement ce qu’il se passait et qu’on s’était dit que c’était préférable ainsi en fait. Quelque chose nous disait qu’il ne fallait pas leur rendre les choses plus explicites vu qu’ils ne “voyaient” rien de plus qu’une amitié extrêmement forte, bien que ça crevait les yeux qu’un truc se passait.
Puis j’ai été attirée par des garçons… puis par des filles mais sans le reconnaître comme tel… puis par des garçons… puis… le choc d’un bouleversement jamais connu avant. Bouleversement qui ne se produira qu’avec des femmes par la suite. Bien que capable d’être toujours attirée par des garçons, voire presque “amoureuse” parfois, mais sans jamais ressentir l’intensité de ce type d’émotions avec eux :albedo: -
@Froggy non je le savais.
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@Extra c’est à dire ? Tu le savais… à la naissance ?
En fait tu veux dire que tu en as toujours eu conscience du plus loin que tu te souviennes c’est ça ? -
@Froggy Le témoignage d’Elodie Font est en effet très parlant, on comprend très bien le “cheminement” comme tu dis. Du reste certains stades sont parlants pour tout le monde, puisqu’on passe tous un peu par une “crise d’identité”, pas nécessairement sexuelle (qui suis-je où vais-je dans quel état j’erre?). Le passage de sa vie où elle était obsédée par le mot “suicide” et quand elle a réalisé qu’en fait elle avait besoin de “tuer ses attirances hétéro” pour être elle-même, c’est très touchant parce qu’on capte bien que même si ça s’est fait dans une espèce de violence, ça a évidemment été libérateur.
Et en effet d’après ce que tu dis de ta propre vie, tu as l’air d’avoir ressenti les mêmes choses que cette femme. J’imagine bien que c’est réconfortant d’entendre une histoire qu’on a aussi vécu !
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Je vais écouter ce documentaire audio ça peut être sympa c’est un peu ma période de découverte mais j’ose toujours pas faire mon co à ma famille j’ai pas envie en faites. Je me sens normal j’ai pas envie d’annoncer quelques choses alors que pour moi c’est comme si j’étais hétéro.
Mes amis le savent mais c’est venu naturellement. Certains l’avait déjà cramé avant que je le dise en faites.
Par contre j’ai toujours une partie de moi ‘‘hétéro’’ ça m’est déjà arrivé de me retourner sur une fille et de la trouver canon. Mais au fond de moi je préfère les hommes.
Au final j’ai de la chance car j’ai pas vécu de gros mal être si ce n’est un refoule et quelques mecs que j’aurais pu me taper si j’avais assumer plus tôt.
Par contre j’ai très mal vécu mes premières expériences sexuel avec des hommes car ils étaient plus âgé et ça c’est très mal passé.
Bon au niveau de ma sphère amical j’ai de la chance d’avoir des amis super tolérant car j’en connais qui se sont fait jeté par leurs propre bande quand ils ont annoncé leurs sexualité… -
@Froggy Oui j’en ai toujours eu conscience et je trouvais ça correct.
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@peane a dit dans Coming in : Ose devenir ce que tu es :
Je vais écouter ce documentaire audio ça peut être sympa c’est un peu ma période de découverte mais j’ose toujours pas faire mon co à ma famille j’ai pas envie en faites. Je me sens normal j’ai pas envie d’annoncer quelques choses alors que pour moi c’est comme si j’étais hétéro.
Mes amis le savent mais c’est venu naturellement. Certains l’avait déjà cramé avant que je le dise en faites.
Par contre j’ai toujours une partie de moi ‘‘hétéro’’ ça m’est déjà arrivé de me retourner sur une fille et de la trouver canon. Mais au fond de moi je préfère les hommes.
Au final j’ai de la chance car j’ai pas vécu de gros mal être si ce n’est un refoule et quelques mecs que j’aurais pu me taper si j’avais assumer plus tôt.
Par contre j’ai très mal vécu mes premières expériences sexuel avec des hommes car ils étaient plus âgé et ça c’est très mal passé.
Bon au niveau de ma sphère amical j’ai de la chance d’avoir des amis super tolérant car j’en connais qui se sont fait jeté par leurs propre bande quand ils ont annoncé leurs sexualité…Ben on a le même vécu à part la partie que j’ai barrée. C’est marrant.