Fusion Festival
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Ça sent le gilet jaune dans cette partie de l’Allemagne. Les maires et citoyens des environs manifestent contre des mesures repressives totalement démesurées. Depuis toujours, ce festival a été paisible, et l’intrusion de la police et de l’armée au sein du festival, avec materiel anti émeutes, est vécue comme une provocation. Pire, le fichage des renseignements sur les organisateurs et travailleurs du festival, nom, prénom, adresse, s’est retrouvé entre les mains d’organismes neo-nazi. Ce sont maintenant des centaines de personnes et leurs enfants qui sont menacés. L’origine de cette fuite? un professeur d’une ecole de police, militant à L’AFD.
Le Fusion Festival, qui se tient en début d’été sur une ancienne base aérienne de l’armée soviétique située à Lärz, à 150 kilomètres au nord de Berlin, n’est pas seulement le principal rendez-vous annuel des amateurs de musique électronique en Allemagne. C’est aussi le point de ralliement de toute une gauche alternative qui, chaque année pendant cinq jours, transforme en petite république libertaire l’immense espace jadis occupé par l’ex-aéroport militaire niché au cœur des forêts du Mecklembourg.
Vingt-deux ans après sa création, ce festival, qui attire en moyenne 70 000 personnes par an, est-il menacé dans sa forme actuelle ? Le bras de fer qui oppose les organisateurs à la police le laisse penser. Leurs relations, cette année, sont particulièrement tendues. La police, qui se tenait jusque-là à l’écart du festival, se veut désormais plus présente.
Selon les informations de plusieurs médias, dont l’hebdomadaire Die Zeit, plusieurs idées ont été mises à l’étude en vue de la prochaine édition, prévue du 26 au 30 juin. Parmi elles, l’envoi d’une centaine de policiers, en civil, qui patrouilleraient incognito dans l’enceinte du festival. Ou encore la mise à disposition de véhicules blindés et de canons à eau, prêts à intervenir en cas de besoin.