Yannick : “J’ai fini mon Koh-Lanta tout seul”
C’est un départ surprise. Les anciens Rouges continuent sur leur lancée et éliminent un à un les anciens Jaunes. Yannick en a fait les frais.
Vous pensiez être un vrai danger pour les ex-Rouges ?
A les écouter oui. Je pouvais l’être. Malgré la fatigue accumulée les derniers jours, je suis un battant donc je continuais à me donner à fond sur les épreuves. Je suis un compétiteur, mon but était d’aller le plus loin. Je pense que, oui, les ex-Rouges ont vu en moi un adversaire. De plus, quand on voit l’équipe jaune disloquée, Jesta et Jérémy partis chez les Rouges, il ne restait plus que Freddy, Ludivine et moi-même à éliminer chez les Jaunes.
Qu’est-ce qui explique que les Jaunes ne soient autant disloqués ?
Point d’interrogation. On était en supériorité numérique. L’histoire de Béryl qui sort, l’anneau… et puis il y a Alex qui a voulu se lancer dans un jeu avec les Rouges, chose à laquelle on n’adhérait pas. On ne voulait pas rentrer là-dedans. Monter quelque chose avec eux, pour moi, ce n’était pas possible parce qu’on est dans un jeu de stratégie où chacun cherche à éliminer l’autre. Je sentais qu’il y avait quelque chose en dessous mais Alex a continué de marcher avec eux. A partir de là, on perdait déjà Jérémy et Jesta qui s’associaient avec les Rouges, puis Alex qui complotait et s’est faite avoir. On aurait dû continuer notre ligne mais je ne sais pas pourquoi chacun a décidé de faire comme il voulait. J’étais tout seul. Je me sentais comme un petit Gaulois dans Astérix face à l’envahisseur Rouge (rires).
Les Rouges sont-ils meilleurs en stratégie ?
Les Rouges ont une stratégie très judicieuse. Ils sont très bons et nous pas assez méfiants. Au lieu de rester soudés, on est partis dans tous les sens, chacun de son côté. Si on avait suivi notre ligne qui était d’éliminer Candice, parce qu’elle est la plus forte, la suite n’aurait pas été la même.
Que va-t-il rester des Jaunes ?
Je quitte le jeu en me disant c’est fini pour les Jaunes. Je me sentais déjà comme le dernier jaune avec Freddy. Mais pour lui aussi, il n’y a déjà plus de Jaunes. Ce qu’il va se passer maintenant, je ne sais pas. Je me demande s’ils vont réussir à se souder ou reformer un groupe.
On parle de tribu réunifiée mais au final, les équipes sont toujours bien définies…
Tout le monde garde ses couleurs, il n’y a jamais vraiment de camp réunifié. Il y a des affinités qui se sont créées, on a envie d’aller loin ensemble et s’il y a des éléments perturbateurs, on les sort en premier. Finalement, on reste toujours Jaune contre Rouge. Il n’y a que Jérémy et Jesta qui sont orange. Je les comprends, ils sont entre les deux avec le risque de se faire éliminer par les deux camps.
j’ai perdu neuf kilos
Avant de partir, vous avez déménagé sur un nouveau camp, comment l’avez-vous vécu ?
Il est très différent du nôtre. Et on arrive avec la mousson, le vent, la pluie. On recommence une nouvelle aventure avec la nostalgie de notre campement et tout ce qu’on avait fait là-bas : notre abri, notre loft comme on l’appelait. On découvre le camp des rouges, on se dit « wow ». Ce n’est pas du tout la même chose, niveau construction, installation. Je sais que les Rouges ne s’entendaient pas sur l’organisation, ça s’est vu quand on est arrivé sur leur camp. Mais l’aventure continue même avec de nouvelles conditions plus difficiles.
Cela a donné lieu à quelques tensions…
Oui avec le feu qu’on n’arrive pas à réactiver. Mais c’était une question de bois humide, le feu prend moins bien avec des branches mouillées. Et évidemment, ça a donné lieu à quelques tensions. Cela s’est ajouté à la fatigue et au déménagement. Puis ça fait trente jours qu’on est là, les nerfs sont en pelote, le moindre petit truc et ça part en clash. Et puis s’ajoute les stratégies.
Vous ne vous intéressiez pas aux stratégies ?
A ce moment du jeu, mon équipe part en vrille, je ne peux pas monter de stratégie tout seul ! Quand on arrive sur le nouveau campement, je vois que Freddy se rallie un peu à Stéphane. Quant à Jesta et Jérémy, je me pose toujours la question de savoir de quel côté ils sont. Monter une stratégie, oui, mais avec qui ? (rires) J’ai fini mon Koh-Lanta tout seul.
Est-ce que vous êtes content de votre Koh-Lanta ?
Je suis très heureux de cette expérience qui permet d’apprendre plein de choses sur nous-mêmes. On voit nos capacités, nos limites. J’en garde un très bon souvenir. Personnellement j’ai appris à vivre sur les nerfs, la vie en communauté avec la faim et la fatigue qui se font ressentir. Réussir à se contenir, serrer les dents, tourner sept fois sa langue dans sa bouche, ronchonner dans son coin et faire preuve de maîtrise dans ces conditions c’est dur, on craque facilement et je me suis surpris moi-même. Je suis resté assez calme sauf une seule fois. Et puis, je suis un estomac sur pattes, je ne suis pas gros mais je mange beaucoup. Le fait d’avoir vécu cette aventure et d’avoir tenu c’est merveilleux ! Je me demande comment j’ai fait ! C’est une très belle aventure, et je serai fier de la montrer à mon fils plus tard.
Ça fait un choc quand on se retrouve devant un miroir après trente jours ?
Oh oui ! Quand je me suis revu dans une glace, j’ai reculé de deux mètres ! Je ne suis pas gros à la base, comme je l’ai dit, mais j’ai perdu neuf kilos, j’ai puisé sur la masse musculaire, je n’avais plus rien. Et puis la barbe, les yeux cernés, creusés, les côtes que l’on voyait. Ça fait un choc et ça donne même envie de pleurer. Mais on reprend vite !
**Quel est votre plus beau souvenir ?
La rencontre avec mon équipe jaune, les premiers jours. La première partie jusqu’à la réunification. Il y avait une très belle entente, on était bien organisé. C’était limite une vie un peu trop facile. On était vraiment bien et il n’y avait pas de querelles.
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